Scritto da © Sara Cristofori - Dom, 23/01/2011 - 11:14
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...
Boris Vian
Io non vorrei crepare
prima di aver conosciuto
i cani neri del Messico
che dormono senza sognare
le scimmie dal culo pelato
divoratrici di fiori tropicali
i ragni d'argento
dal nido ripieno di bolle
Io non vorrei crepare
senza sapere se la luna
dietro la sua falsa aria da moneta antica
ha un faccia a punta
se il sole è freddo
se le quattro stagioni
non sono davvero che quattro
senza aver provato
a indossare una vestaglia
lungo i grandi viali alberati
senza aver guardato
in una bocca di fogna
senza aver messo il mio cazzo
in certi angoletti bizzarri
Io non vorrei finire
senza conoscere la lebbra
o le sette malattie
che si pigliano laggiù
né il buono né il cattivo
mi darebbbero tormento
se se se io sapessi
che ne avrò la primizia
e c'è anche da ultimo
tutto quello che conosco
tutto quello che apprezzo
che so che mi piace
il fondo verde del mare
dove ballano il valzer gli steli delle alghe
sulla sabbia ondulata
l'erba arrostita di giugno
la terra che si screpola
l'odore delle conifere
e i baci di quella
che insomma
la bella ecco,
il mio Orsetto, l' Ursula
Io non vorrei crepare
prima di aver consumato
la sua bocca con la mia bocca
il suo corpo con le mie mani
il resto con i miei occhi
meglio che non dica altro
restiamo rispettosi
Io non vorrei morire
senza che si siano inventate
le rose eterne
la giornata di due ore
il mare in montagna
la montagna al mare
la fine del dolore
i giornali a colori
tutti i bambini contenti
e tante altre robe ancora
che dormono nei crani
dei geniali ingegneri
dei giardinieri gioviali
degli inquieti socialisti
degli urbani urbanisti
e dei pensosi pensatori
tante cose da vedere
da vedere e da sentire tutte
tanto tempo da aspettare
da cercare nel buio
e io vedo la fine
che si spiccia e che arriva
con la sua brutta bocca
e che mi apre le sue braccia
di ranocchia sciancata.
Io non vorrei crepare
nossignore nossignora
prima di aver provato
il gusto che mi tormenta
il gusto che è il più forte
Io non vorrei crepare
prima di aver assaggiato
il sapore della morte...
»
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